Probablement la ville la plus touristique de tout le pays, Agra a sûrement plus à offrir que ses célèbres trésors.

L’immense et éclectique fort de la ville fut une excellente entrée en matière avant de visiter l’inévitable et l’emblématique Taj Mahal. Les touristes ne sont finalement pas la légion attendue en ce moment, alors à la sortie du fort, je suis littéralement assailli par une cohorte de chauffeurs d’auto-rickshaws. J’ai l’impression désagréable d’être une crotte repérée par une nuée de mouches et j’envoie tout le monde balader pour m’y rendre à pied.

Bonne idée. Le long de la petite route de traverse qui mène au plus célèbre mausolée du monde, on aurait pu imaginer un périmètre ultra touristique, mais non. À quelques mètres du Taj, c’est simplement l’Inde profonde et c’est très surprenant ! On me regarde comme un extraterrestre qui s’est trompé de planète.

Le prix d’entrée exorbitant (75 fois le prix du touriste indien) n’empêche pas de s’éblouir devant cette merveille de marbre blanc qui change de couleur au fil des heures.

La mosquée attenante au Taj est la quasi-réplique de celle de Lahore. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de trouver ironique que le bâtiment le plus iconique de l’Inde soit un joyau musulman. Quand on connaît l’histoire de l’Inde et sa relation encore compliquée avec l’Islam, c’est un peu étonnant. Mais l’Amour est universel et l’histoire de cet empereur qui fit construire cette folie pour sa défunte aimée participe grandement au mythe. Il n’empêche que j’ai la vague impression que le mot musulman est tabou et qu’il est partout remplacé par « moghol ». Bref…

« Baby Taj » est un autre mausolée, sorte d’esquisse du grand Taj, moins fréquenté et donc parfait pour respirer après le bain de foule.

En descendant vers la rivière, ou le dépotoir, je ne sais pas trop, une puja (prière hindoue) est l’occasion de belles rencontres. Un lourd totem est brandi par un seul homme au son des tambours tandis que l’on prépare les petits bateaux-bougies-prière que la rivière emporte doucement.