Matin du 39e jour : En route vers la frontiere Pakistanaise

6h00 heure iranienne. J’attends la voiture de police qui doit m’emmener jusqu’au bus pour Zahedan, le couvre-feu etant toujours instaure a Bam. Bonne entree en matiere pour cette journee qui sera – et de loin – la plus intense depuis mon depart.

Au moment ou la ville disparait, je sens bien que ce voyage risque de changer de dimension. Je n’imaginais juste pas a quel point. Celles ou ceux qui peut-etre lisent ce blog et connaissent la route de Quetta doivent surement rigoler en douce. Cette route est comme une chrysalide initiatique qui transforme une agreable balade touristique en voyage avec un grand V.

La route entre Bam et Zahedan, donc. Les chauffeurs acceptent que je me mette a leurs cotes, pour pouvoir profiter pleinement de la route. Ce sera une vraie chance et j’en profiterai pour faire quelques photos sympas. Mais je ne peux malheureusement pas illustrer cet article car la connectique USB n’est pas encore arrivee au Baloutchistan.* On me dira plus tard qu’en Iran les routes sont bonnes, les cars sont modernes et que les chauffeurs roulent lentement. Mais qu’au Pakistan c’est tout l’inverse. C’est vrai ! Et c’est aussi vrai pour les cafes Internet. En Iran les PC sont modernes mais la vitesse de connexion est tres lente (56k max). Ici c’est le contraire. Bref…

Le desert du Lout est… hum, comment decrire un desert… vide ? C’est surement un peu court. Sublime ? C’est vrai aussi mais un peu facile. En fait, je n’ai pas les talents litteraires pour decrire cette experience et l’immensite ne rentre pas dans l’objectif de mon appareil. Ca va etre difficile de raconter…

Disons deja que les chauffeurs ne fument pas que du tabac. Et que si on craint l’accident, on est vite rassure en voyant que la route et bonne et surtout droite… Et puis ils connaissent surement leur affaire… Les enivrantes vapeurs m’atteignent fatalement et rendront le desert encore plus hypnotique qu’il ne l’est deja. La musique hurle, les chauffeurs aussi « HOW ARE YOUUUU MISTER? », seule phrase connue. I am fine, very fine… C’est a ce moment que j’ai l’impression de commencer vraiment mon voyage…

Un bus est en rade juste avant les montagnes qui sonnent la fin du desert. A l’inverse du capitaine de navire, le chauffeur du bus en detresse monte avec nous pour aller querir de l’aide en laissant ses passager cuire lentement. Il nous sauvera peut etre la vie. Voulant surement eblouir ce chauffeur « etranger », notre pilote decide de montrer sa dexterite en tentant le depassement d’un camion-citerne en cote et dans un virage sans visibilite. Heureusement que le capitaine rescape du Titanic lui dit de se rabattre. Une voiture descendait a toute blinde…

Arrive sain et sauf a Zahedan, encore une petite centaine de kms a faire en taxi avant la frontiere. La route est encombree de pick-ups charges de je ne sais quelle marchandise. 2km avant la frontiere, ils prennent tous une piste qui mene vers la montagne… Forcement…

* Ca y est, j’ai trouve un PC avec USB !

1 commentaire sur “Matin du 39e jour : En route vers la frontiere Pakistanaise

  1. Rien ni personne dans ce désert?…(A part le bus en rade)
    Personne n’a entrepris d’y construire sa maison?
    Je sais, c’est super niais, mais pour moi, le désert, c’est pas que du vide
    Dans le canyon del colca par exemple, au PEROU, y qq rares hameaux…
    Gare aux chauffeurs!…

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