Peu avant Jacobabad, le decor change radicalement ! On quitte le Baloutchistan. Les frontieres des etats ou des provinces ne sont pas toujours si artificielles qu’on le pense : l’impression de penetrer – une nouvelle fois – dans un nouveau pays.
Le vert fait son apparition, l’eau aussi et donc la vie semble reapparaitre. Les paysannes travaillent dans les rizieres. Les matchs de crickets s’improvisent. Les enfants, les herons et les immenses buffles noirs font trempette, souvent dans le meme canal… La pauvrete est toujours presente, mais au denuement poussiereux succede cette misere plus poisseuse, celle du sous-continent. La nuit est noire quand on passe longuement par-dessus l’Indus.
Une journee dans le meme compartiment, ca cree des liens. Mon nouvel ami Zahoor me supplie de venir dormir chez lui. J’accepte avec plaisir : l’occasion de vivre dans une famille pakistanaise ne se representera peut etre plus car le temps tourne. Mon billet etait pour Bahawalpur, on descendra un peu avant – a Khanpur – pour rejoindre la maison de Zahoor. En taxi, on fonce dans la nuit noire sur des routes cabossees ou les chiens se lancent a nos trousses. Le taxi nous depose a l’entree d’un chemin obscur… On est au coeur de nulle part. Une lumiere ? C’est le frere qui vient a notre rencontre. Les lits sont installes dehors, pres du chemin. Je m’endors en me demandant a quoi ressemble ce qui m’entoure…
Fabuleux…
Rien d’autre à dire