C’est à Kharkiv, que je serai hébergé pour la première fois par un Couchsurfer.

Sky le husky me lèche les pieds pendant qu’on parle voyage et politique (avec Vadym, pas Sky). Kharkiv l’étudiante a l’air paisible, même si elle aurait connu aussi des velléités pro-russes avant de rentrer dans le giron gouvernemental.

Vadym sera d’un grand secours pour planifier la suite du voyage : où et quand prendre la marchoutka (minibus) pour la frontière, etc.

En ce dimanche matin, je me prépare donc à passer chez l’encombrant voisin russe. Après une rapide visite du centre ville où j’assisterai à quelques minutes de l’office orthodoxe, direction la gare routière. Je comprends vite qu’une fois le quai repéré, il faut expressément se faire connaître auprès des voyageurs pour se voir attribuer celui qui vous précèdera quand la queue se formera à l’arrivée du véhicule. Enfin, disons que je l’ai compris… après coup et après m’être fait, hum, gronder… Bon à savoir pour la suite.

Le passage de la frontière aurait certainement pu être moins pénible si le fonctionnaire du consulat n’avait pas eu la riche idée d’apposer le visa russe en vis-à-vis du pakistanais. Du coup, branle-bas de combat dans la cahute…

– Роцякоi аllэz voцs ац Ракisтаи?

– Well, Tourism 😉

Madame a des doutes alors elle pianote son téléphone. Et voilà mon officier qui me bombarde alors de questions. Mais faire semblant de ne rien comprendre est un talent nécessaire à qui veut voyager et je ne suis pas si mauvais à ce jeu. De guerre lasse, et sûrement peu convaincu par la longueur de ma barbe de 6 jours, on me tamponne le passeport et « Good luck… »

De l’autre côté pas de marchoutka.

Du coup, en attendant que le taxi collectif se remplisse, on joue au jeu du « citer des français/russes célèbres ». Napoléon et Zidane ont la côte chez les russes. Et si je n’ai pas trop de mal à citer politiciens ou artistes russes célèbres, j’ai beaucoup de succès quand je joue ma carte maîtresse : « Géяаrd Дераяdiеu ! »

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